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sur un poème de :

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal - l'homme et la mer - 1857

Les fleurs du mal.jpg

Homme libre, toujours tu chériras la mer !


La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme


Dans le déroulement infini de sa lame,


Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;


Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur


Se distrait quelquefois de sa propre rumeur


Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
 


Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :


Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;


Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,


Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables


Que vous vous combattez sans pitié ni remord,


Tellement vous aimez le carnage et la mort,


Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

© 2019 Jacques Aspert

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